L’éducation au goût : comment ça fonctionne ?

novembre 9, 2022

L’éducation au goût : une question d’âge ?

Pendant toute la grossesse, les fœtus sont exposés à diverses saveurs en avalant du liquide amniotique.
Par exemple : Les bébés dont les mères ont ingéré des produits anisés pendant la grossesse sont plus susceptibles d’être attirés par cette saveur en grandissant.

Par ailleurs, les bébés allaités développent une palette de goûts diversifiés grâce aux saveurs du lait qui se modifient selon ce que la mère mange. L’exposition à ces différentes saveurs favorise l’acceptation ultérieure de nouveaux aliments contenant ces saveurs (notamment pendant la diversification alimentaire).

On note que manger des carottes pendant l’allaitement incitera votre bébé à préférer les céréales préparées à base de jus de carotte plutôt qu’à l’eau.
Cette préférence n’est pas présente chez les nourrissons qui n’ont pas été exposés à cet arome.

Même si les bébés nourris avec un lait artificiel ont l’habitude d’une saveur constante, la saveur du lait artificiel influera sur leurs préférences gustatives futures. Par exemple, il a été démontré que les enfants nourris au lait artificiel avec des aromes de vanille préfèrera à l’âge adulte un ketchup aux saveurs vanillées très légères contrairement aux bébés allaités.

Prévenir la néophobie alimentaire : proposer une diversification complète avant l’âge de 18 mois.

La diversification

Au fur et à mesure de la diversification alimentaire, les enfants passeront progressivement d’un régime laitier à un régime aux goûts, saveurs et textures variés, plus proche d’une alimentation adulte. A l’ère de la diversification, les aliments dont les saveurs ont déjà été rencontrées (in utero ou pendant l’allaitement) sont considérées comme plus acceptables et plus facilement consommées par l’enfant.

L’acceptation initiale d’un produit alimentaire et le nombre d’expositions nécessaires pour une bonne acceptation dépendront du goût et de la texture du produit alimentaire.
Par ailleurs, si l’ingestion d’un nouvel aliment n’entraîne pas d’effets indésirables, il sera considéré comme «non toxique» et sera plus aisément consommé lorsqu’il sera proposé ultérieurement, selon la notion de « sécurité apprise ».

Le refus alimentaire

En cas de refus d’un enfant concernant un aliment, il ne faut pas le forcer mais il ne faut surtout pas arrêter de le lui proposer. Parfois il faut un peu de temps pour que l’enfant l’accepte et l’aime. Une étude a montré qu’un légume non apprécié par l’enfant et proposé malgré tout 1 jour sur 2 pendant 8 repas était mieux accepté chez 84% des enfants et que chez 70% d’entre eux la consommation de ce légume devenait identique à celle des légumes habituellement appréciés.

Les offres alimentaires qui changent de jour en jour facilitent l’acceptation de nouveaux aliments. En comparaison, des nourrissons allemands qui recevaient quotidiennement la même purée de carottes à des nourrissons français qui recevaient en alternance trois types de légumes pendant la diversification, les enfants français acceptaient plus facilement les nouveaux légumes.

Ainsi, la diversité alimentaire précoce permet de réduire les rejets alimentaires qui se produisent vers la fin de la deuxième année de vie.

L’acceptation d’aliments solides dépend du développement des capacités de mastication et de déglutition et de l’éruption des dents chez l’enfant. Ceci est facilité par l’introduction précoce d’aliments à texture non lisse. Il a été démontré que plus on attend pour proposer des textures non lisses et plus l’enfant refusera le changement de texture.

Que faut il retenir ?

En conclusion, l’acceptabilité des nouvelles saveurs et de nouvelles textures varie beaucoup d’un enfant à l’autre. Il faut respecter le rythme de VOTRE enfant, ainsi que ses limites qui évolueront dans le temps. La diversification est favorisée par la convivialité, la découverte de nouveaux aliments en famille mais aussi la possibilité pour l’enfant de voir, de toucher et de sentir l’aliment (la DME le permettant). Le repas ne doit jamais devenir conflictuel en cas de refus de l’enfant de manger. Un enfant sait se réguler et il réclamera à manger lorsqu’il aura faim.

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